jeudi 5 mars 2009

Quelle méthodologie ?

Une méthodologie de la communication puisque la langue à enseigner est celle de la communication. Il n'y a pas aujourd'hui de méthodologies et donc de pratiques de classe qui ne se disent « communicatives ». Comme souvent en didactique le terme « communicatif » est polysémique. Aussi faut-il le redéfinir avec les remarques suivantes.

Difficultés inhérentes à la méthode communicative

Les difficultés tiennent à ce que:
- les échanges ne se font pas entre pairs mais entre l'enseignant qui a le pouvoir d'établir le cadre de la relation et de l'évaluer et l'apprenant qui peut rarement prendre l'initiative;
- les activités de production langagière obéissent à des contraintes qui limitent la prise de parole de l'apprenant et l'affirmation de lui-même dans son discours.

La langue française est à la fois:
- objet d'étude : la langue à apprendre
- moyen de cette étude : on apprend à parler en parlant
- et véhicule de communication entre partenaires de la situation d'enseignement.


En bref, ces difficultés se résument :


- au caractère «artificiel» des échanges langagiers puisque nous sommes dans un contexte de « classe » et pas dans la vie / à nous de transformer cet artifice en « jeu » et de faire comprendre par la pratique que notre classe est un «laboratoire» où les règles de comportement linguistique sont respectés même si souvent une loupe (la méthodologie) et le choix des objectifs et des contenus grossit ce qui constitue la langue et les paramètres de toute situation de communication pour les rendre plus visibles donc plus accessibles à l'apprenant.
- à l'emploi de la langue utilisée pour des tâches et des fonctions bien différenciées:
- la langue: support de la compréhension et de l'apprentissage (documents audio ou textuels)
- la langue qui est produite par l'apprenant: la langue de l'apprentissage = les acquis linguistiques et communicatifs de l'apprenant.
- la langue qui sert au fonctionnement même de la classe: celle des consignes, des repérages, de la gestion même du groupe-classe, cette métalangue qui sert le propos pédagogique mais qui est au service de la langue du support: la langue de l'extrait de film.


à une communication plurielle:


enseignant/apprenants
apprenants/apprenants
apprenants/enseignant


La communication dans la classe est aussi et surtout donnée par les activités spécifiques pour l'accès au sens, activités de compréhension et de production écrites ou orales pour la réalisation de tâches ou de projets.


Le travail en groupe dès le début de l'apprentissage donne lieu à des modalités d'échanges et de coopération et implique l'apprenant dans des activités d'expression.


Une classe : un lieu à créer pour un travail interactif.
Le deuxième adjectif que nous avons employé pour définir notre méthodologie est: une méthode interactive.


Que veut dire interaction?


Cela veut dire que tous les acteurs de la classe sont dans un espace et dans un temps pour interagir ensemble.

L'espace à créer :
- mettre le corps des apprenants dans un espace qui favorise la relation à l'autre et pas seulement à l'enseignant.
En donnant à l'espace de la classe, une composition qui permette une réelle possibilité d'actions et d'interactions entre les différents acteurs.
Généralement, il est préférable d'enlever les tables et de ne garder que les chaises en les mettant en arc de cercle de sorte que tous puissent écouter les autres et que la chaise de l'enseignant soit au même niveau que celle des apprenants même si pour les besoins de la gestion de la classe: il doit être face à eux.


- L'ordonnancement de la classe avec un mobilier approprié est capital. Il est toujours préférable de prendre du temps pour agencer correctement la classe.
vérifier si la lumière est bonne: rideaux tirés ou non, pénombre facilitant, éclairage du tableau ou non ...
en hiver: chauffage? en été: fraîcheur ?

- un certain bien-être sensoriel fait partie du « confort cognitif» de l'apprenant et de nous aussi: les enseignants.


Une classe, une séance : un temps à organiser le contenu du cours, un temps à respecter.

Ce temps du cours est un des paramètres les plus importants à gérer pour respecter le rythme de l'apprentissage.

Le temps de l'apprenant n'est jamais celui de l'enseignant. Qu'est- ce que cela veut dire ?


Cela veut dire que le temps objectif de notre montre n'est pas le temps de l'apprenant. Nous retrouvons ici une des composantes données par Hélène Trocmé Fabre concernant l'activité cérébrale de toute personne qui apprend: laisser se faire l'information au cœur de l'activité cérébrale.
- faire une mini-pause de sas entre ce qui vient d'être dit et le début de la tâche à accomplir / temps de « repos » du cerveau.
- donner clairement la consigne avec un exemple / temps de « saisie» de l'information et du « projet» pour réaliser la tâche.
- vérifier que celle-ci a été comprise : temps de vérification
- temps de travail de l'apprenant souvent à deux ou un petit groupe de 3 ou de 4 au maximum.
- stimulation de la recherche et aides mutuelles
- respect du rythme de chacun
- temps de partage
- évaluation interactive du travail proposé par l'ensemble du groupe

L'enseignant est:

· comme initiateur de la parole et du travail du groupe - classe: personne qui initie l'objectif, les tâches à faire ... aide à la communication et à l'écoute mutuelle
· le chef d'orchestre de ce microcosme où des enjeux de compréhension, de production, de paroles, se jouent.
· le miroir de son groupe: il renvoie la parole au groupe (tel un boomerang) il donne à voir chacun à tous en reprenant sa parole en jouant très souvent ce que nous appelons le rôle de haut-parleur.

Voir aussi :

http://www.lepointdufle.net/p/didactique_fle.htm

http://methodologis.ifrance.com/

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