jeudi 19 mars 2009

Le Kinyarwanda


Le kinyarwanda ou kinyarouanda est une langue bantoue et la langue nationale du Rwanda. Il y est parlé par la quasi totalité de la population (plus de 7 millions) sous différents dialectes ou variétés réciproquement intelligibles. Cette langue est aussi parlé dans les régions limitrophes des pays voisins (est du Congo-Kinshasa et sud de l’Ouganda). Le kirundi, qui est très proche du kinyarwanda, est parlé au Burundi par 6 millions de personnes. Les locuteurs du kinyarwanda sont appelés rwandophones. Ils seraient environ 9 millions d'après l'Unicef[2].


Le kinyarwanda appartient à la famille des langues rwanda-rundis du groupe des langues bantoues.

Répartition géographique
Les rwandophones sont bien acceptés dans les pays limitrophes, Ouganda, Burundi, Tanzanie, Kenya, sauf en République démocratique du Congo. Installés dans cette région depuis plusieurs siècles, dont une petite partie était dans le Royaume du Rwanda, détaché par le colonisateur cartographe, les Banyamulenge rwandophones sont l'objet d'un ostracisme grandissant.

Bien que ne se reconnaissant plus comme rwandais, ils sont accusés d'être des pions du gouvernement du Rwanda et se réfugient en masse actuellement au Burundi, au Rwanda et en Ouganda.

La plupart des réfugiés rwandais de 1994 sont rentrés au Rwanda. Des éléments des forces génocidaires issus de la débâcle du génocide au Rwanda et donc rwandophones, environ 15 000 des anciennes FAR et milices interahamwe, se sont imposées dans la région. En août 2004 dans un camp de réfugiés à Gatumba au Burundi, environ 160 Banyamulenge ont fait l'objet d'un massacre par une coalition mal identifiée qui, selon l'ONU, était composée de rebelles hutu burundais et rwandais ainsi que de Congolais.

Les rescapés du massacre ont eu beaucoup de mal à rentrer au Congo à cause de refus collectifs dans différentes villes du Kivu à l'est du Congo, malgré la protection de la MONUC.


Statut officiel
L'article 5 de la Constitution rwandaise précise : « La langue nationale est le kinyarwanda. Les langues officielles sont le kinyarwanda, le français et l’anglais. »


Écriture
Bien que parfois écrit de la même façon le sens des mots peu être différent selon la prononciation.

Par exemples :
umusambi /u.mu.sâː.mbi/ (a modulé aigu-grave) = grue couronnée, umusambi /u.mu.saː.mbi/ (a grave long) = natte ;
nagiye /na.ɡi.je/ (a grave) = je suis parti ; nagiye /ná.ɡi.je/ (a aigu) = alors que j'étais parti.

Prononciation

Des lois phonétiques imposent des variations à certaines consonnes et voyelles conjointes dans le contexte d'adjacence (affixation par exemple) :
n devient m devant b, p, f et v;
nh devient mp, nr devient nd
deux voyelles identiques -> le son s'allonge
un contact entre deux voyelles différentes peut aboutir:
à la disparition de la première voyelle et à l'allongement de la seconde
la première voyelle peut se transformer en semi-voyelle (w ou y)
Les deux premières syllabes d'un mot sont généralement de sonorité différente: une syllabe sonore suivie par une syllabe sourde ou inversement. Certains préfixes (voir ci-dessous) subissent donc une flexion selon le radical auquel ils sont appondus.

Voyelles
Le kinyarwanda possède 5 voyelles : /i/, /e/, /u/, /o/ et /a/. Il n’y habituellement a pas de nasalisation des voyelles.
La quantité de la voyelle peut changer le sens du mot. La voyelle brève équivaut à un more, la longue équivaut à deux mores. Par exemple :
gusiba prononcé [gu.si.ba] « effacer »
gusiba prononcé [gu.siː.ba] « s’absenter »

Grammaire
Classes nominales
Les noms ne sont pas rangés par genre, mais par classe sémantique. On dénombre huit préfixes de classes, répartis en deux groupes (préfixes fondamentaux et préfixes qualifiants). La fonction de ces préfixes peut être comparable à celle des articles en français. C'est le préfixe qui porte exclusivement la marque du pluriel. De nombreux éléments (adjectifs, pronoms, quantifieurs, etc.) s'accordent en classe avec le nom auquel ils se rapportent.

Yego = Oui.
Oya = Non.
Ndabizi = Je sais.
Simbizi = Je ne sais pas.
Ndashaka amazi = Je voudrais de l'eau.
Amazi: Eau
Mutima = Cœur












1 commentaire:

  1. Bonjour Jeanne-D'arc,

    J'imagine que vous allez parler de la place du français au Rwanda et des éventuelles difficultés d'apprentissage de cette langue.

    Votre travail à toutes les deux est excellent. Venez me voir pour que nous parlions de votre blog.

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