jeudi 9 avril 2009

Pour dire merci !









LA BANDE DESSINE DANS L4APPARNTISSAGE DU FLE



». En avril 1982, un professeur constate lors d’une enquête sur les manuels d’anglais de Terminale (Cahiers pédagogiques, no 203, avril 1982, p. 15.) : « La BD n’a fait qu’une apparition tardive et bien modeste dans les manuels d En quoi la bande dessinée peut-elle être le point de départ d’activités orales ou écrites dans la classe de FLE ?
Afin de donner des éléments de réponse à cette question, nous proposons à travers cet article une réflexion sur la BD comme outil pédagogique.

Picasso a un jour eu une réflexion étonnante qui va nous permettre d’aborder cette réflexion sur la bande dessinée en classe de FLE avec le ton qui convient : « La seule chose que je regrette dans ma vie, c’est de ne pas avoir fait de bande dessinée. » Cette boutade résume ainsi la place qu’a pu prendre la BD dans le monde des arts et son aspect incontournable. Passe-temps dénigré pendant un temps, cet art s’est hissé à une place qui n’a rien à envier au roman, au cinéma ou aux autres formes d’expression artistique. Notre questionnement est le suivant : en quoi la bande dessinée peut-elle être le point de départ d’activités orales ou écrites dans la classe de FLE ?
Afin de donner des éléments de réponse à cette question, nous proposons à travers cet article une réflexion sur la BD comme outil pédagogique. Après avoir évoqué l’intérêt pédagogique de ce type de document authentique, nous proposons certains principes pour l’utilisation de la BD en classe de FLE et pour finir une fiche d’activités à partir d’une bande dessinée de Peyo que l’on pourra réutiliser en période de fin d’année.
1. La bande dessinée : réflexion sur les supports utilisables dans la classe de FLE
La BD est un document authentique des plus vivants et des plus motivants qui offre différents atouts. Annie Baron-Carvais dans un Que Sais-Je ? consacré à la bande dessinée résume parfaitement cette nouvelle manière d’aborder ce type de document authentique : « La BD est de plus en plus utilisée pour l’apprentissage des langues. On la qualifie de « langage libérateur ». Un coopérant a choisi les Schtroumpfs pour aider les enfants gabonais à s’exprimer correctement en français ; déjà traduit en 57 langues et dialectes, Astérix en Corse pratique la langue locale en 1993. Nombre d’éditeurs se servent de la BD pour les langues étrangères (cf. La BD, Clé International ; Go Speedy, Bordas ; Spiderman et Fosdick, Press Pocket Books). Le très sérieux dictionnaire Harrap’s s’est mis à l’heure de la BD avec Tintin au pays des mots, suivi d’un manuel de grammaire sur le même ton.
D’autres BD donnent l’occasion aux élèves de s’entraîner à préciser leur vocabulaire : Popeye le marin ignore allègrement la syntaxe et la grammaire et écorche tous les mots ; Achille Talon, qui s’exprime de façon délicatement désuète mais ironique, permet de se livrer à l’exercice inverse, traduire la pensée du héros en vocabulaire courant. Si l’on oublie l’aspect sarcastique des réflexions de ce personnage, on trouve son pendant aux Etats-Unis avec le Surfer d’Argent, dont l’anglais oxfordien étonne plus d’un Américain. En Afrique noire, les professeurs partent d’une BD muette pour « faire parler, inventer, réfléchir e langue, et elle n’est que rarement l’objet d’une exploitation pédagogique. » Aujourd’hui les comics, phénomène culturel américain, figurent dans les manuels scolaires de Terminale. Parmi les livres de français destinés aux Français, Nathan sort en 1983 un recueil de Textes français (classe de 4ème) où la partie « Documents-Magazines » présente « la BD : Héroïnes d’hier et d’aujourd’hui », et la rubrique « Savoir-faire » cite les étapes de la création d’une BD ». [1]Il est certain que d’un point de vue culturel [2], la BD est en France et dans le monde francophone un véritable phénomène de civilisation, qui permet de mieux faire comprendre à des apprenants étrangers un comportement culturel différent. Selon les thèmes, on pourra discuter, débattre et faire ressortir des éléments de civilisation pertinents et si le dessin s’y prête, analyser les clichés qui en découlent et ainsi améliorer la compétence socioculturelle des apprenants. De plus, la langue de la BD est une langue de tous les jours, qui de par son style conversationnel, permet de travailler sur des situations variées et des registres de langue différents, sans oublier de mentionner un atout très important : l’humour.


jeudi 26 mars 2009

Les difficutés que rencontrent les Rwandais dans l'apprentissage du Français

Apprendre le Français pour un rwandais n’est pas une chose facile par le fait que la prononciation des lettres en Kinyarwanda et en Français est différente.

L’alphabet kinyarwanda
Nous avons 24 lettres d’alphabet qui sont :
a, b, c, d, e, f, g, h, i ,j, k, l, m, n, o, p, r, s, t, u, v, w, y, z

Difficulté de prononciation :
« b » se prononce différemment
« c » se prononce comme [tch] : Tchad
« g » comme le [g] du mot : garçon. Exemple : agaca [agatcha]
« h » est toujours un « h » aspiré.
« r » est confondu à « l » malgré l’existence des deux.
« r » est prononcé comme « r français uniquement dans les noms propres des villes ou pays. Exemple : Ruhengeri, Rulindo.
« u » est prononcé comme le [ou] français.
« y » :n’est pas une voyelle en kinyarwanda et se prononce comme [y] du nom : Yémen

Les consonnes : double, triple ou quadruple empêchent la maîtrise de la prononciation de syllabes françaises. Exemple : « mw » est confondu avec « moi » en français.

jeudi 19 mars 2009

Le Kinyarwanda


Le kinyarwanda ou kinyarouanda est une langue bantoue et la langue nationale du Rwanda. Il y est parlé par la quasi totalité de la population (plus de 7 millions) sous différents dialectes ou variétés réciproquement intelligibles. Cette langue est aussi parlé dans les régions limitrophes des pays voisins (est du Congo-Kinshasa et sud de l’Ouganda). Le kirundi, qui est très proche du kinyarwanda, est parlé au Burundi par 6 millions de personnes. Les locuteurs du kinyarwanda sont appelés rwandophones. Ils seraient environ 9 millions d'après l'Unicef[2].


Le kinyarwanda appartient à la famille des langues rwanda-rundis du groupe des langues bantoues.

Répartition géographique
Les rwandophones sont bien acceptés dans les pays limitrophes, Ouganda, Burundi, Tanzanie, Kenya, sauf en République démocratique du Congo. Installés dans cette région depuis plusieurs siècles, dont une petite partie était dans le Royaume du Rwanda, détaché par le colonisateur cartographe, les Banyamulenge rwandophones sont l'objet d'un ostracisme grandissant.

Bien que ne se reconnaissant plus comme rwandais, ils sont accusés d'être des pions du gouvernement du Rwanda et se réfugient en masse actuellement au Burundi, au Rwanda et en Ouganda.

La plupart des réfugiés rwandais de 1994 sont rentrés au Rwanda. Des éléments des forces génocidaires issus de la débâcle du génocide au Rwanda et donc rwandophones, environ 15 000 des anciennes FAR et milices interahamwe, se sont imposées dans la région. En août 2004 dans un camp de réfugiés à Gatumba au Burundi, environ 160 Banyamulenge ont fait l'objet d'un massacre par une coalition mal identifiée qui, selon l'ONU, était composée de rebelles hutu burundais et rwandais ainsi que de Congolais.

Les rescapés du massacre ont eu beaucoup de mal à rentrer au Congo à cause de refus collectifs dans différentes villes du Kivu à l'est du Congo, malgré la protection de la MONUC.


Statut officiel
L'article 5 de la Constitution rwandaise précise : « La langue nationale est le kinyarwanda. Les langues officielles sont le kinyarwanda, le français et l’anglais. »


Écriture
Bien que parfois écrit de la même façon le sens des mots peu être différent selon la prononciation.

Par exemples :
umusambi /u.mu.sâː.mbi/ (a modulé aigu-grave) = grue couronnée, umusambi /u.mu.saː.mbi/ (a grave long) = natte ;
nagiye /na.ɡi.je/ (a grave) = je suis parti ; nagiye /ná.ɡi.je/ (a aigu) = alors que j'étais parti.

Prononciation

Des lois phonétiques imposent des variations à certaines consonnes et voyelles conjointes dans le contexte d'adjacence (affixation par exemple) :
n devient m devant b, p, f et v;
nh devient mp, nr devient nd
deux voyelles identiques -> le son s'allonge
un contact entre deux voyelles différentes peut aboutir:
à la disparition de la première voyelle et à l'allongement de la seconde
la première voyelle peut se transformer en semi-voyelle (w ou y)
Les deux premières syllabes d'un mot sont généralement de sonorité différente: une syllabe sonore suivie par une syllabe sourde ou inversement. Certains préfixes (voir ci-dessous) subissent donc une flexion selon le radical auquel ils sont appondus.

Voyelles
Le kinyarwanda possède 5 voyelles : /i/, /e/, /u/, /o/ et /a/. Il n’y habituellement a pas de nasalisation des voyelles.
La quantité de la voyelle peut changer le sens du mot. La voyelle brève équivaut à un more, la longue équivaut à deux mores. Par exemple :
gusiba prononcé [gu.si.ba] « effacer »
gusiba prononcé [gu.siː.ba] « s’absenter »

Grammaire
Classes nominales
Les noms ne sont pas rangés par genre, mais par classe sémantique. On dénombre huit préfixes de classes, répartis en deux groupes (préfixes fondamentaux et préfixes qualifiants). La fonction de ces préfixes peut être comparable à celle des articles en français. C'est le préfixe qui porte exclusivement la marque du pluriel. De nombreux éléments (adjectifs, pronoms, quantifieurs, etc.) s'accordent en classe avec le nom auquel ils se rapportent.

Yego = Oui.
Oya = Non.
Ndabizi = Je sais.
Simbizi = Je ne sais pas.
Ndashaka amazi = Je voudrais de l'eau.
Amazi: Eau
Mutima = Cœur












Les difficultés des Malgaches dans l'apprentissage du FLE

Pour construire une phrase en français : penser et traduire les représentations mentales en malgache. D’où le problème de la tournure des phrases.

L’écriture malgache est lue comme ça se prononce ce n’est pas le cas en français
La Prononciation de quelques mots : différences entre c, ch et sh, g et j, un et e,
Les accords et les terminaisons, les articles, la grammaire de base… : beaucoup d’exceptions
Pour la dissertation, nous les Malgaches, nous avons l'habitude de construire des phrases longues, nous tombons souvent dans la redondance ou le pléonasme. Nous pensons que si nous enlevons un mot, nous ne pouvons pas exprimer ce que nous voudrions dire.
Depuis la classe de maternelle, nous avons appris le français et les leçons sont en français en primaire, au collège et surtout au lycée, mais pour l'examen, nous apprenons par cœur nos leçons sans en comprendre leur contenu
Il n’y a pas assez de continuité entre l’école et la société : le français reste à l’école tout simplement.

La langue malgache (Suite)


L’écriture moderne de la langue malgache en alphabet latin fut fixée par décret de 26 mars 1823, à la suite d’une concertation entre le roi Radama 1er et les missionnaires britanniques qui venaient d’introduire l’imprimerie dans le royaume. Le principe retenu fut alors que les consonnes devaient s’écrire comme en anglais et les voyelles comme dans les langues latines. Auparavant, quelques lettrés du royaume utilisaient déjà l’alphabet arabe (sora-be ou Noble écriture) développé dans le Sud-est.

Le fait que la langue malgache soit originaire d’Indonésie ne doit néanmoins pas faire hâtivement conclure que son ancêtre s’écrivait comme le vieux-malais avec un alphabet de type indien.
Depuis le XIXe siècle, la langue malgache a emprunté un nombre considérable de mots aux langues européennes, en particulier l’anglais et le français.

Dans l’aspect actuel de l’orthographe, qui comporte 21 lettres, sans les « c, q, w, u, x », par rapport au français.

L’orthographe est à peu près phonétique :
- Le « o » se prononce /u/
- La “ao” tend à se prononcer comme un simple “o”
- Le « i » se trouvant à la fin de chaque mot s’écrit toujours pas « y »
- Les affriquées /tr/ et /dr/ s’écrivent respectivement «tr » et « dr »
- Le « r » est toujours roulé, comme en italien
- Le « g » se prononce comme dans « gare »
- Le « s », qui n’est jamais prononcé comme un « z », est légèrement chuinté
- Le « ts » se prononce, comme dans « tsigane »
- Le /ts/ et /dz/ s’écrivent respectivement « ts » et « j »
- Le « h » est généralement muet.

Les verbes : il y a 3 voix malgaches
- L’actif
- Le passif
- Le relatif ou circonstanciel

Temps : Passé - Présent – Futur
Conjugaison au présent est en général celle de l’infinitif. La forme reste la même quelque soit le sujet du verbe.

Construction

Les phrases simples se construisent de la manière suivante :

verbe + sujet

Verbe + complément d'objet / d'instrument / de destinataire / de lieu + sujet

verbe + complément d'objet / d'instrument / de destinataire / de lieu + sujet + complément de temps / de lieu

Exemple : mihinana aho / Je mange


Forme négative Elle est construite avec l’auxiliaire « tsy »
Exemple : tsy misotro aho : je ne bois pas


Forme interrogative Si toute la phrase est interrogative, on emploie l’auxiliaire « ve » (ou va) placé entre le verbe et le pronom. A ce type de question, on répond par oui ou non
Exemple : misotro ve izy ? Boit-il ? Est-ce qu’il boit ?


Articles : C’est « ny », pour tous les genres et tous les nombres le / la / les

L'article défini précède le nom, mais les autres déterminants le suivent :
Exemples : Le cahier, le cahier rouge, le cahier deux rouges

jeudi 12 mars 2009

La langue d'enseignement de Madagascar




Le choix de la ou des langues d'enseignement reposant essentiellement sur le contexte sociolinguistique, nous allons brosser celui de Madagascar à grands traits.


Le contexte sociolinguistique malgache

Madagascar possède une langue nationale unique, le malgache, qui fait partie de la famille des langues austronésiennes ou malayo-polynésiennes. Ainsi, malgré des variations linguistiques au niveau des régions et/ou du milieu social, les diverses composantes de la population peuvent se communiquer dans cette langue sans grandes difficultés.


Les Malgaches n'ont pas à recourir, dans la communication ordinaire, à la langue de l'ancien colonisateur, en l'occurrence le français.


Une des variétés (communément appelées "dialectes") de cette langue nationale, celle des hautes terres centrales où se trouve la capitale, a acquis le statut de langue officielle. A l'instar de l'anglais britannique standard ou du français standard, c'est la variété géographique du malgache en usage dans la capitale et plus encore, la variété des élites, qui fait fonction de variété de langue officielle.


Initialement écrite en caractères arabes, cette variété a été transcrite pour la première fois en caractères latins par des missionnaires protestants britanniques au cours de la traduction malgache qu'ils ont faite de la Bible.


Ce qu'on a coutume d'appeler "malgache officiel", qui est quasiment la seule variété à être utilisée à l'écrit, domine de fait les autres variétés du malgache. Dans une certaine mesure, cette langue officielle se trouve ainsi être à la fois instrument de promotion sociale et facteur de cohésion et d'unification. Cependant, comme toute langue officielle, elle est aussi facteur d'inégalité sociale, de domination linguistique et culturelle, voire en certaines circonstances de divisions politiques. Il y a donc diglossie entre la variété officielle du malgache et les variétés non officielles.


A cette première diglossie s'ajoute une seconde : la domination du français standard sur la langue nationale - le malgache -, entendu comme étant l'ensemble de ses variétés. Le français demeure le principal outil de promotion sociale et d'ouverture culturelle et économique, celui qui permet de poursuivre des études de haut niveau et d'obtenir un "bon" emploi. Ainsi que le français est "une langue dont la maîtrise était la condition essentielle de la réussite sociale."


"Les élèves voient dans le français un moyen d'acquisition de connaissances, de mobilité géographique et sociale, ainsi que d'ouverture sur le monde extérieur. Il semble également que pour eux, le malgache et le français sont complémentaires : le premier assumant une fonction de communication ordinaire, pour les activités plutôt informelles, et le second pour les études et les activités formelles. Ceci confirme l'existence de la diglossie entre le malgache et le français."